Ecrit par :
Wolters Kluwer


9 avril 2019

TVA et cadeaux commerciaux de faible valeur

 

 

En tant qu'assujetti à la TVA, vous pouvez déduire la TVA ayant grevé les biens que vous avez achetés dans le but de les revendre. Si, par la suite, vous décidez de ne pas vendre ces biens, soit pour les garder pour vous, soit pour les offrir en cadeau, vous devez rembourser la TVA déduite. Il y a toutefois des exceptions à cette règle et l'une d'elles concerne les cadeaux commerciaux de faible valeur.

 

 

 


Prélèvement

 

 

Le terme technique utilisé dans le jargon TVA est " prélèvement ". Vous soustrayez le bien à son traitement normal (à savoir la vente). La TVA a donc été indûment déduite et vous devez la rembourser au Trésor.


Mais il y a trois exceptions :

  1. les échantillons commerciaux ;
  2. les cadeaux commerciaux ; et
  3. les dons à des fins caritatives soit de biens alimentaires (à des conditions strictes) soit de biens non alimentaires de première nécessité (à des conditions encore plus strictes).

 

Le don à des fins caritatives a fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois parce que les possibilités ont été considérablement étendues. Pour les " cadeaux commerciaux " aussi, il y a du nouveau.

 

 

 


Cadeaux commerciaux de faible valeur

 


Il est question de cadeaux commerciaux lorsque les biens offerts ne sont pas de la même nature que les produits habituellement vendus par l'entreprise et qu'ils ne sont pas transmis dans un contexte publicitaire. En cela, ils se distinguent des échantillons commerciaux.


Les cadeaux commerciaux peuvent être offerts sans qu'il soit question de TVA sur le prélèvement à 4 conditions :

  • le cadeau commercial est transmis à titre gratuit ;
  • le cadeau commercial est transmis dans le cadre des relations commerciales (autrement dit à des clients ou fournisseurs réguliers pour entretenir de bonnes relations commerciales) ;
  • le cadeau ne peut être revendu par la personne qui le reçoit ;
  • la valeur du cadeau est inférieure à 50 euros, hors TVA.


! Les fabricants de produits de tabac et de boissons spiritueuses ne peuvent jamais bénéficier de cette mesure.


Pendant tout un temps, il aurait également été question d'une limitation à 1 seul cadeau par relation commerciale, mais cette condition n'a finalement pas été reprise dans le récent arrêté royal publié à ce sujet.


Les nouvelles règles sont entrées en vigueur le 30 juin 2019.

 

 


 

 

Révision à la hausse des maxima - fiscaux également - exonérés pour cadeaux occasionnels

 

Il vous arrive de faire un cadeau à vos travailleurs ? Vous pouvez le faire à des conditions fiscalement avantageuses. Ces frais sont déductibles dans le chef de l'entreprise. Dans le chef du travailleur, le cadeau est exonéré en tant qu'avantage social. Depuis la fin de l'année dernière, les montants sociaux et fiscaux sont à nouveau en phase.

 

 

Quels cadeaux ?


Il s'agit de cadeaux offerts à tous les membres du personnel à l'occasion d'une fête : Saint-Nicolas, Noël, Nouvel An ou la fête patronale du secteur.


Mais vous pouvez également offrir un cadeau à :

  • Un membre du personnel qui reçoit une distinction honorifique.
  • Un membre du personnel qui se marie ou qui entame une cohabitation légale.
  • Un membre du personnel qui part à la pension.

 


Exonérés, mais déductibles


Le gros avantage est que ces cadeaux constituent un avantage social exonéré pour le travailleur, alors que les frais restent déductibles pour l'employeur.

 


Montants fiscaux et sociaux à nouveau en phase


Différents maxima s'appliquent pour les différents cadeaux. Les maxima fiscaux et sociaux sont à nouveau les mêmes.


L'ONSS applique les montants suivants pour les cadeaux depuis le 1er janvier 2017.
Le Fisc applique les montants suivants pour les cadeaux depuis le 1er janvier 2018.


Les deux instances ont introduit les nouveaux maxima avec effet rétroactif.

 


Maxima

 

  • Saint-Nicolas, fête patronale, Noël ou Nouvel An : 40 euros par année par travailleur, avec un supplément de maximum 40 euros par enfant à charge du travailleur (anciennement 35 euros).
  • Distinction honorifique, telle qu'une " décoration du travail " : 120 euros par année par travailleur (anciennement 105 euros).
  • Mariage et cohabitation légale : 245 euros (anciennement 200 euros).
  • Pension : 40 euros par année de service complète auprès de l’employeur (anciennement 35 euros). Avec un minimum de 120 euros (anciennement 105 euros) et un maximum de 1 000 euros (anciennement 875 euros).

 

Le type de cadeau importe peu. Il peut s'agit d'un cadeau en nature, d'un chèque-cadeau ou d'un cadeau en espèces.

 


Maximum dépassé ?


Si l'entreprise donne trop, la déduction du montant total au titre de charge professionnelle est refusée - y compris pour la partie qui reste inférieure au plafond.

 

Pour le travailleur, la situation est quelque peu différente : si les plafonds sont dépassés, les cadeaux dans leur ensemble constituent en principe une rémunération imposable. Autrement dit, lorsque la valeur du cadeau dépasse les limites énumérées ci-dessus, les cotisations de sécurité sociale et l’impôt sont calculés sur la valeur totale du cadeau

 


Il existe toutefois une exception en ce qui concerne les cadeaux offerts à l’occasion du mariage ou de la déclaration de cohabitation légale, on ne prendra en compte que le dépassement du maximum. 

 

En outre, il existe une possibilité d'échapper à l'imposition en ce qui concerne la première catégorie de cadeaux (Saint-Nicolas, fête patronale,…) : les cadeaux jusqu'à 50 euros sont considérés comme des cadeaux de faible valeur. Le travailleur n'est pas imposé sur ces cadeaux, mais l'employeur ne peut pas déduire les frais.

 


Enfin, il faut savoir que l'entreprise peut demander un ruling si elle souhaite faire à titre unique un cadeau plus important à son personnel. La commission de ruling accepte généralement un cadeau jusqu'à 500 euros environ par travailleur pour une occasion unique (par ex. les dix ans de l'entreprise).

 


 

 

 

Nouveaux montants maximums pour les cadeaux de circonstance exonérés

 

*Article de Septembre 2018, mise à jour

 

La Saint-Nicolas et Noël ne sont pas encore pour tout de suite. Si vous songez déjà à faire un cadeau à vos travailleurs pour ces fêtes, sachez toutefois que vous pourrez désormais leur offrir des sommes plus généreuses en exonération d'impôt. De tels cadeaux ne sont pas considérés comme une rémunération tant qu'ils ne dépassent pas un montant déterminé, qui varie en fonction de l'événement. Ils sont alors exonérés de cotisations de sécurité sociale. Les montants maximums ont augmenté au 1er janvier 2017.

Saint-Nicolas, Noël, Nouvel An, une distinction honorifique, un mariage ou encore une déclaration de cohabitation légale. Autant d'événements importants dans la vie de vos travailleurs. Réservez-leur une petite attention supplémentaire pour célébrer avec eux ces bons moments. Vous avez pour ce faire le choix entre des cadeaux en nature, en espèces ou sous la forme de chèques-cadeaux. Lorsque vous offrez des cadeaux à vos travailleurs, ils sont en principe soumis à l'impôt et paient des cotisations sociales sur ces cadeaux. Les cadeaux de circonstance font exception à cette règle. Ces cadeaux sont exonérés de cotisations de sécurité sociale.

 

 


Avantages sociaux

 

 

Au 1er janvier 2017, les montants suivants sont exonérés de cotisations sociales lorsqu'ils sont offerts aux occasions suivantes :

  • Saint-Nicolas, fête patronale, Noël ou Nouvel An : 40 euros par travailleur, à augmenter d'un maximum de 40 euros par enfant à charge (et plus 35 euros) ;
  • distinction honorifique (décoration du travail) : 120 euros (et plus 105 euros) ;
  • mariage ou déclaration de cohabitation légale : 245 euros (et plus 200 euros);
  • départ à la retraite :
    • par année de service complète : 40 euros (et plus 35 euros) ; 
    • avec un minimum de : 120 euros (et plus 105 euros) ; 
    • et un maximum de : 1.000 euros (et plus 875 euros).


Si les conditions légales ne sont pas remplies — si la valeur des cadeaux ou des chèques-cadeaux dépasse ces limites — le cadeau sera considéré comme une rémunération. L'ONSS percevra alors des cotisations de sécurité sociale sur le montant total. Pour les primes de mariage, et uniquement pour celles-ci, l'ONSS ne percevra de cotisations de sécurité sociale que sur la différence, c'est-à-dire sur le montant qui dépasse le maximum de 245 euros.

 

 


Augmentation avec effet rétroactif

 

 

Les partenaires sociaux avaient déjà repris l'indexation de ces montants dans une déclaration d'intention le 21 octobre 2011. Cette déclaration d'intention n'a toutefois été exécutée dans un accord interprofessionnel que pour la période 2017-2018. Ceci explique pourquoi cette augmentation entre en vigueur le 1er janvier 2017.

 

 


Qu'en est-il de la prime syndicale ?

 

 

Dans le même contexte, le montant exonéré de la prime syndicale a lui aussi été porté de 135 euros à 145 euros. Dans certains secteurs ou entreprises, une somme d'argent est octroyée aux travailleurs (par le biais d'une convention collective de travail) pour leur affiliation à une organisation syndicale. Ce montant compense en partie la prime syndicale payée par le travailleur. Cette prime — jusqu'à 145 euros — n'est pas non plus considérée comme une rémunération et est exonérée de cotisations sociales.

 

 


Nouveaux montants fiscaux ?

 

 

L'harmonisation fiscale devrait suivre sous peu…

 


Mise à jour :  Le SPF Finances a publié le 05/12/2018 une circulaire augmentant le montant des plafonds fiscaux en les alignant sur les plafonds sociaux. 

 

 

 

 

*Ces actualités vous sont communiquées à titre indicatif. Elles nécessitent donc une validation par un professionnel notamment en fonction de votre cas spécifique ou personnel.