Ecrit par :
Wolters Kluwer


8 novembre 2023

Comme s’il n’avait pas encore assez souffert, une autre menace guette le malade de longue durée : le fade-out. Plus l'absence d’un collègue malade se prolonge, plus il lui sera difficile de reprendre le travail. La solution est de garder le contact dans le cadre d’un trajet de réintégration solide.


Selon les chiffres de l'assurance maladie fédérale INAMI, près d’un demi-million de salariés, indépendants et chômeurs ne travaillent plus ou ne cherchent plus d’emploi depuis plus d'un an. Plus de 1,6 milliard d’euros sont versés en allocations pour incapacité de travail de longue durée causée par une dépression ou un burn-out.

 

 


Les employeurs sous pression

 


Il est clair que de plus en plus de travailleurs ont des difficultés à faire face à la charge de travail qui ne cesse de croître dans notre pays. Les collaborateurs absents de longue date ne sont pas un cadeau pour les entreprises. Songez notamment à la charge accrue des collaborateurs qui doivent assumer les tâches des collègues malades, à la hausse des coûts pour les employeurs et à la recherche fastidieuse de remplaçants.

 

 


Du trajet de réintégration à une reprise du travail réussie

 


Ces dernières années, notre gouvernement fédéral a mis en place une réforme visant à remettre les malades de longue durée au travail. En effet, une approche professionnelle d'une stratégie de réintégration est bénéfique, tant pour les travailleurs que pour les employeurs. Une réintégration bien accompagnée augmente les chances d’une reprise du travail fructueuse.


Depuis 2016, les employeurs sont tenus d’accompagner les malades de longue durée dans leur retour au travail. Un trajet de réintégration représente la recherche conjointe de l’employeur et du travailleur de manières réalisables de réintégrer le travailleur en incapacité de travail dans l’entreprise.  Ce trajet de réintégration – qui s’inscrit de préférence dans le cadre d’une politique RH plus large – se déroule par étape et de manière structurée. Il se compose des cinq phases suivantes.

 

 


Un plan clair en cinq étapes 

 

 

  1. Démarrage : un trajet de réintégration doit toujours faire l’objet d’une demande écrite adressée au conseiller en prévention-médecin du travail. Différentes personnes peuvent en demander la mise en œuvre : l’employeur, le médecin-conseil de la mutualité ou le malade de longue durée lui-même (ou son médecin traitant).
  2. Évaluation : le médecin du travail examine si votre travailleur est en mesure de reprendre le travail et y associe des conditions, par exemple, un lieu de travail adapté ou un travail (temporairement) adapté.
  3. Concertation : l’employeur, le travailleur, le médecin du travail et d’autres parties concernées examinent ensemble comment mettre en pratique les décisions de la deuxième phase.
  4. Plan de réintégration : l’employeur réunit les mesures concrètes dans un plan de réintégration, basé sur l’évaluation de réintégration du médecin du travail. S’il ne le fait pas, il doit motiver ce choix dans un rapport.
  5. Exécution et surveillance : si votre travailleur accepte le plan de réintégration, vous pouvez le mettre à exécution. Le médecin du travail suit le trajet de près.

 

 


La communication, un élément crucial

 


La réussite du trajet de réintégration dépend de la bonne communication au bon moment. En règle générale, il est recommandé à l’employeur de maintenir les lignes de communication ouvertes dans la mesure du possible, du moment de la notification de la maladie jusqu'au terme du suivi du collaborateur concerné. Songez également aux conseils suivants :

  • Impliquez toujours l’ensemble des intéressés dans votre trajet de réintégration : le CPPT, le conseil d’entreprise, le médecin d’entreprise, la direction et les supérieurs hiérarchiques…
  • Communiquez clairement et à temps avec les collaborateurs absents. Une personne absente depuis longtemps risque en effet de renoncer mentalement. Comme nous l’avons indiqué plus haut, garder le contact contribue à prévenir le risque de fade-out. Encouragez dès lors vos dirigeants à garder le contact pendant l’absence de votre collaborateur.
  • Pensez également aux collaborateurs qui assument les tâches des collègues absents : motivez-les et maintenez-les impliqués dans leur travail, afin d’améliorer leur productivité et leur efficience et renforcer l’appartenance au groupe.
  • Maintenez les malades de longue durée informés de la possibilité (sans obligation) de visiter le lieu de travail avant de reprendre le travail. Vous réduirez ainsi l’obstacle à un retour rapide.

 

 


La réintégration fonctionne

 


Les chiffres récents prouvent que ces efforts portent leurs fruits. Depuis 2018, le groupe des personnes en incapacité de travail progresse de 5 pour cent par an. En 2021, cette hausse a été ramenée à 3 pour cent.
 

 

 

 

 

*Ces actualités vous sont communiquées à titre indicatif. Elles nécessitent donc une validation par un professionnel notamment en fonction de votre cas spécifique ou personnel.